Jean François Beaudry, photographe et passionné de culture québécoise, a brillamment transcrit le discours légendaire d’Antoine Bertrand, livré lors de la Fête nationale. Dans une publication largement partagée, Beaudry écrit : « Selon plusieurs Québécois, le comédien Antoine Bertrand a livré l’un des plus puissants discours patriotiques de la fête nationale, mardi soir. »
Ce moment fort, composé uniquement des plus belles paroles de la chanson québécoise, a profondément ému le public. Grâce à la transcription fidèle de Beaudry, ce vibrant hommage à l’identité québécoise continue de résonner, offrant à tous la chance de lire, revoir et ressentir ce discours inoubliable.

Mesdames et messieurs, attention, je vais vous faire une chanson,
Gens du pays, c’est votre tour, de vous laisser parler d’amour,
Que tu te parfumes à la térébenthine ou que tu courailles la rue Sainte-Catherine,
Awèye, embarque ma belle,
Dans un grand Boeing bleu de mer ou sur les ailes d’un ange,
Awèye, embarque ma belle, je t’amène n’importe où,
Pour une danse à Saint-Dilon, à Paqueteville ou à Kouloukoulou,
Partons, la mer est belle,
Le cul sur l’bord du cap Diamant, le cul dans l’eau du Saint-Laurent,
On va aller voir la coop, le gaz bar, la caisse pop, le croque-mort,
Et le magasin général,
On va s’aimer encore,
Dans un bureau en haut d’une tour ou ben donc chez mon arrière-arrière-grand-père,
Car même si je rentre à Montréal, même si des fois je rêve à Rio, même si je voudrais voir New York, j’ai eu ben du fun à Jonquière,
Mais tension, attention, ne tuons pas la beauté du monde,
Les temps sont fous, les quatre saisons sont dans le désordre,
On prend la Terre pour une poubelle,
Coupe sondes, coupe à blanc,
Alouette, je te plumerai,
La petite grenouille dit au crapaud: «Vous nous avez monté un beau grand bateau»,
Tension, attention,
Parce que je vois toute l’Amérique qui pleure dans mon rétroviseur,
Le train de vie est arrogant et silencieux, y se calisse ben de savoir si chu jeune ou si chu vieux,
La trentaine, la bedaine, les morveaux, l’hypothèque,
Bobette, branlette, canette, Ginette,
Ainsi va la vie qui va ainsi va la vie qui va,
Ben si c’est ça le Québec moderne, moi, j’mets mon drapeau en berne,
Karl, c’est-tu la fin du show? Karl, c’est-tu la fin du show?
Oh non, parce que je lâche pas, j’attends pas de crever, j’lâche pas, moi, j’sais où j’m’en va,
J’suis de moins en moins peace and love et y’a de bonnes chances que ça r’vole,
À soir faut qu’ça brasse,
Hey, ma gang de malades, vous êtes donc où?
Ma gang de malades, vous êtes donc où?
La dame en bleue, mes chums de filles, le géant Beaupré, la bartendresse, ma p’tite Julie, m’mame Brière, mon chum Rémi, mon Run, mon voisin d’en haut le rastaman, Marie-Stone,
Billy, j’te veux dans ma vie,
Bozo les culottes, mon Joe, Marie-Noëlle, Caroline, Bobépine,
Et bienvenus à tous les nouveaux venus,
Y’a d’la place en masse dans mon Jacuzzi,
Lavi a pa fasil se pou sa nou rasanble,
J’ai besoin de toé, c’est tout, j’ai besoin d’nous, c’est comme ça,
Que tu sois grand-mère près du Saint-Maurice ou que ta grand-mère vienne des îles Maurice, que tu sois métisse près du Saint-Laurent ou que tu aies du sang 100% métis,
Tshinanu, Tshinanu!
Nous ne sommes pas pareils pis pourtant on s’émerveille au même printemps,
Mais ce soir, j’ai l’âme à la tendresse, malgré le frette et les barbares,
J’veux d’almour, tu suite, tu suite, parce qu’ici au Québec, tout commence par un Q et fini par un EC,
J’veux de l’amour,
Moi j’me défile pas et je te dis que je t’aime,
Parce que le cœur devient moins lourd, quand on est en amour,
Québec, Love, j’t’aime comme un fou, j’t’aime tout court,
Your make me feel good,
T’es belle, ma fleur de lys,
Donne-moi ta bouche comme tu voudras, comme bon te semblera,
Un peu plus haut, ah, c’est beau, un peu plus loin, prends ma main,
Dis-moi qu’on est deux, ma belle, et qu’il y a ta voix qui m’appelle,
Le temps que l’on prend pour se dire que l’on s’aime est le seul qui reste au bout de nos jours,
Alors, pour un instant, aimons-nous quand même, aimons-nous jour après jour, aimons-nous, je t’aime, et les soldats seront troubadours.
Pour voir le discours, vous pouvez cliquer ici pour consulter la vidéo de sa prestation légendaire.