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Les administrateurs de la page du Journal de Mourréal laissent un dernier long message à leurs fans

La page et le site Journal de Mourréal étaient gérés par 2 administrateurs, un des 2 ne s’était pas encore prononcé publiquement. Voici qu’il a décidé d’écrire un long message pour donner son avis sur la situation qui se déroule. On peut comprendre les dessous de ce qui s’est déroulé et tout le stress qu’ils ont vécu. En 1 heure seulement cette publication a déjà presque 3000 mentions j’aime.

Comme mon collègue et ami a décidé hier d’abandonner le combat sans même m’en parler, de peur que j’essaie encore une fois de l’en dissuader, je sens moi aussi le besoin de réagir… car ce Journal, nous l’avons créé et produit à deux pendant plus de 4 ans.

J’aurais personnellement choisi de continuer le combat jusqu’au bout, car je considère inacceptable que la loi au Québec nous permette de parodier les oeuvres de n’importe quel artiste, auteur ou journaliste, mais pas les marques de commerce. Comment peut-on justifier que la propriété intellectuelle des corporations soit mieux défendue par la loi que celle des individus?

La liberté d’expression (dont relève le droit de parodie) est défendu par la Charte Canadienne des droits et libertés. Elle devrait donc AUTOMATIQUEMENT primer sur le droit à la protection des marques de commerce.

Nous souhaitions aller en cour pour forcer les tribunaux à se pencher sur la question, et je reste convaincu que nous aurions gagné.

Malheureusement, les coûts financiers et personnels sont effectivement exorbitants, et c’est ÉVIDEMMENT sur ça que comptait Quebecor pour nous faire plier.

Malgré votre appui, le stress causé par les procédures commence vraiment à affecter mon collègue, qui est d’abord et avant tout mon meilleur ami depuis près de 20 ans.

Déjà que le procès nous stressait, de voir son nom révélé ainsi sur la place publique et recevoir du jour au lendemain des centaines d’appels de journalistes et de recherchistes, donner des dizaines d’entrevues, voir son nom dans tous les journaux… c’est lourd à porter pour n’importe qui.

Comme le nom de domaine était enregistré à son nom, c’est lui qui a dû gérer ça seul, et je comprends que ses nerfs aient finalement lâché.

Si moi j’étais prêt à continuer le combat, c’est en bonne partie parce que je n’ai pas eu à subir toute cette pression.

Même si je m’étaits engagé à assumer la moitié des frais et à livrer le combat jusqu’au bout à ses cotés, le stress causé par les événements de la dernière semaine l’on fait choisir une autre voie, que je me dois par amitié, d’honorer.

On sait que ce combat aurait pu aider à déterminer quelles sont les vraies limites entre les droits des entreprises et ceux des individus, et devenir un cas de jurisprudence dont le Québec aurait réellement besoin, mais on n’a vraiment pas les moyens financiers de le livrer.

Comprenez que nous sommes deux pères de famille pas riches du tout, qui font ça pour rire, et pour VOUS faire rire. On fait des profits minimes avec le site, qui permettent à peine de payer le serveur et la bière dans les partys d’employés!

Nous n’avions jamais pensé avoir à nous battre contre un empire, et nous ne devrions jamais avoir eu à le faire.

Honnêtement, on n’aurait jamais cru qu’un journal qui publie 10 articles par jour sur les Pokémons ou les Kardashian pouvait réellement considérer avoir à ce point-là une image de marque à défendre!

Les poursuites de Quebecor (car il y en a deux en fait… devant la Cour Supérieure du Québec et à Genève, devant l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle) restent à mes yeux ENTIÈREMENT INJUSTIFIÉES, et ne sont clairement rien d’autre que des tentatives de censure.

Le Journal de Montréal publie lui-même régulièrement des caricatures d’Ygreck incluant des logos associés à des marques de commerces, mais considère quand même que son logo et son produit, eux, ne peuvent pas être parodiés.

Ils profitent clairement du fait qu’ils sont plus riches et donc, peuvent facilement se battre en cour pendant des années, pour écraser et intimider qui ils veulent.

On savait que Quebecor agissait comme ça depuis des années, mais on n’aurait jamais pensé que deux gars qui publient des blagues sur internet pouvaient un jour être considérés comme une menace par une corporation multinationale aussi puissante.

Le pire, c’est qu’on n’avait rien contre eux avant les poursuites. C’est parce qu’on trouvait Le Journal de Montréal divertissant et drôle que c’est lui qu’on parodiait. C’est quand même la meilleure source de sensationnalisme et de faits insolites au Québec.

On a vraiment été aussi surpris que vous d’apprendre que Quebecor voulait nous faire taire. Ça peut paraître étrange, mais on s’attendait vraiment plus à une offre d’embauche qu’à un «journalicide»…

Malheureusement, le problème avec les corporations comme Quebecor, c’est qu’elles n’ont ni âme, ni coeur, ni humour.

En tout cas, merci mille fois pour votre appui.

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point votre réaction nous a touché, et on vous en sera éternellement reconnaissant.

Mais si mon ami ne veut plus livrer ce combat, je n’ai pas la capacité, ni même la volonté de le livrer sans lui.

Désolé pour l’amertume dans nos dernières publications en passant, mais le Journal, c’est un peu notre bébé et ça nous fait vraiment chier de voir Quebecor essayer de le tuer.

(Ok, je suis père, et ce n’est pas LITTÉRALEMENT comme un bébé, mais on s’y est quand même vraiment beaucoup investi.)

On était heureux d’avoir fondé ce qui était devenu un véritable forum où les gens pouvaient s’exprimer et laisser place à leur imagination.

Contrairement au Journal de Montréal, nous vous avons toujours laissé vous exprimez librement sur notre site et notre page, et vos commentaires étaient devenus l’une de nos principales motivations pour continuer.

Vous nous avez assurément fait rire plus qu’on a pu vous faire rire, et on aurait vraiment aimé que ça continue…

Olivier,
alias Suzanne Lachance

jdm-mort

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