La publication du premier ministre du Québec, François Legault, comparant le nombre d’actes par médecin entre le Québec (2723) et l’Ontario (3418), a provoqué une vague de protestations parmi les médecins et les internautes. En citant le Journal de Montréal et en partageant cette statistique brute, M. Legault a été largement perçu comme insinuant une paresse ou un manque d’efficacité des médecins québécois, plutôt que d’analyser les causes systémiques de l’écart.
Les commentaires en ligne ont rapidement soulevé la non-comparabilité des chiffres. Le principal argument est que la définition d’un « acte » et les modalités de facturation diffèrent grandement entre la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) et le Régime d’assurance-santé de l’Ontario (OHIP). Certains internautes ont souligné qu’en Ontario, une seule visite peut générer plusieurs actes facturables, ce qui n’est pas le cas au Québec.


De plus, l’écart s’explique par des différences structurelles dans les systèmes de santé. Le Québec exige des omnipraticiens un temps de travail obligatoire dans des contextes comme les hôpitaux ou les CHSLD, qui n’est pas facturé comme un acte à la manière des services en clinique, alors que l’Ontario utilise davantage un modèle rémunéré au volume. Les critiques ont demandé au premier ministre de s’interroger sur les vrais problèmes : le système, les infrastructures, les conditions de travail, le personnel de soutien (infirmières, techniciens), et la lourdeur administrative, plutôt que de jeter l’opprobre sur le corps médical.







